Pas capable de se contrôler. Juste envie d’aller chercher de quoi de sucré et de l’engloutir tout rond. En mode completement ‘zoned out‘ et pas du tout »dans le moment présent ». Apprécier et être « mindfull » de ce que l’on mange? Vraiment pas! Le goût, la texture, la saveur? Secondaires ! Il faut se l’admettre, tout ce que l’on veut vraiment c’est le shot de sucre.
Quand on a cette relation là au sucre c’est comme un besoin primaire. C’est comme une envie intense de sexe, de crier ou encore de courir. Chacun son truc… Dans le fond, on veut quelque chose qui agit vite, un genre de médicament ‘quick fix’ ou d’une sorte de drogue qui donne un ‘high‘.
Pourquoi as-t-on aussi souvent envie de sucré?
Ce besoin soudain, urgent et controlant semble correspondre à ce que l’on appelle une addiction. L’envie persiste, elle revient encore et encore. Elle nous lache pas, elle nous guette, elle nous colle à la peau. Elle n’est jamais vraiment assouvie; elle est juste temporairement calmée. Elle reste en ‘stand by’ jusqu’au prochain épisode.
Le problème avec le sucre c’est qu’on s’engouffre dans le problème. Tant qu’on assouvit la pulsion, on entretient l’addiction.
Après avoir mangé quelque chose de très sucré, notre glycémie (sucre dans le sang) pointe vers le haut, et malheureusement, après être montée très haut, trop haut; la descente est une véritable chute libre. Notre glycémie dans le sang est perçue comme trop basse. Deux-trois heures plus tard, on a envie, besoin même, de remonter. Les signaux de ‘cravings’ reprennent, on cherche à nouveau le ‘quick fix‘.
Avec cette addiction, on est pris dans de véritables montagnes russes, et c’est le sucre qui assure la ‘ride’.
Le sucre vu par les neuroscientifiques.
Ça fait un petit bout; quelques années maintenant; que les scientifiques ont découvert la partie dans le cerveau qui nous pousse à avoir envie de sucre.
Lorsque nous mangeons sucré, c’est le système de récompense du cerveau – appelé système dopaminergique mésolimbique – qui est activé. Pour certains, il est peut-être activé plus intensement que d’autres…
La dopamine est un neurotransmetteur qui permet la communication au sein du système nerveux.
La dopamine influence directement le comportement humain. Elle est indispensable à la survie. Elle passe des messages qui nous poussent à refaire quelque chose qui fait du bien.
C’est l’expression primitive de notre cerveau. Rien de rationnel là dedans; que des codages automatisés.
Pour notre bien donc, on est programmé à chercher de l’énergie : c’est vital. Le sucre est une source majeure d’énergie. Le sucre est donc perçu, par notre cerveau, comme le jackpot de l’énergie.
Cette programmation du cerveau date de plusieurs siècles. Sauf qu’à l’époque, il fallait avoir beaucoup de motivation et de dopamine pour combler une envie de sucré!
Il aurait fallu par exemple passer à travers toute une tige dure de canne à sucre, l’écraser, la mâcher et recracher toute l’écorce pour pouvoir peut-être en retirer 1/4 de tasse de sirop sucré.
Dans un contexte pareil, difficile d’en manger trop. Évidement, le problème aujourd’hui c’est que ce n’est plus la même chose …
Comment calmer et mieux contrôler les envies de sucre ?
Ce n’est pas rare et c’est même très fréquent que les gens viennent me voir à mon bureau privé pour que je les aide à en finir avec leur surconsommation de sucre.
Beaucoup de choses doivent être prises en considération pour espérer régler un problème d’addiction : le stress; les apports en macro-nutriments, leurs quantités, leurs ratios et leurs répartitions au courant de la journée; la relation à la nourriture; les émotions; les vitamines et minéraux; les potentielles insuffisances nutritionnelles; la flore bactérienne; les fibres alimentaires, etc.
Mais LA première chose à faire pour contrôler et même possiblement arrêter les envies de sucres c’est de : avoir un bon rythme !
Avoir un horaire complètement décousu et très changeant, sauter des repas ou encore passer de longues heures sans rien manger sont toutes des habitudes à risque de provoquer des ‘rages’ de sucre.
Si vous faites tomber trop bas votre glycémie dans le sang, le corps va vouloir vous défendre en vous poussant à aller chercher des sources d’énergie rapidement absorbables.
Si vous avez des rages de sucre, commencez par le commencement :
Mangez à des heures régulières
Et/Ou au minimum :
Respectez ces deux règles de structure :
Règle 1 : Espacez les repas d’au moins 4 heures.
Par exemple, si vous mangez à 9h30 du matin, assurez-vous que le repas suivant ne soit pas pris avant 13h30. (9h30 +4)
Cela vous évitera de manger de grandes quantités d’aliments en peu de temps.
La consommation excessive de nourriture dans un court délai peut créer des ‘pics’ de sucre dans le sang, être suivi de chute et vous connaissez malheureusement la suite.. besoin de remonter et risques d’envies de sucré.
Règle 2 : Prendre une collation entre les repas lorsqu’ils sont espacés de plus de 5 heures.
Par exemple, si vous mangez à 12h00 et que votre prochain repas est prévu pour +/- 19h00, prenez une collation vers 16h00.
Sans les collations, vous risquez d’avoir trop faim au moment du repas et donc de perdre le contrôle sur votre appétit en mangeant vite, trop. Vous pouvez aussi avoir plus d’envies de finir le repas avec une touche sucrée.
Vous risquez aussi d’être surpris par des ‘envies’ soudaines de sucre au courant de l’après midi et même de la soirée. Un genre de ‘rattrapage’ rapide d’énergie que le corps essaye de faire.
Pour finir : prenez quelques minutes pour vous projeter dans votre horaire. Organisez vos repas et collations en conséquence.
Voici quelques exemples d’horaires (plus ou moins 30 minutes) :
Horaire 1 (réveil tôt) :
5h00 : Réveil
5h30 : Collation
8h30 : Repas
13h30 : Repas
18h00 : Repas
20hoo : Collation
22h00+ : coucher
Horaire 2 (Réveil tardif et atypique):
11h00 : Réveil
11h30 : Repas
16h00 : Repas
22h30 : Repas
00h30 : collation
2h00 : coucher
Ces menus sont à titres indicatifs. Vous pouvez les réorganiser comme cela vous convient en respectant les règles indiquées plus haut et vos signaux corporels.
Voilà, j’espère que ça vous a aidé à mieux comprendre votre corps,
Et vous ? Pensez-vous avoir une addiction au sucre? Laissez vos commmentaires ci-dessous.
Au plaisir,
Sofia Abdelkafi, Dt.P Nutritionniste à Montréal.
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